Quelques mots pour me présenter : Thomas Liénard, 26 ans, Charpentier de Marine, passionné de modélisme naval depuis l'âge de 8 ans et particulièrement par les flobarts dont j'ai réalisé plusieurs modèles. Je m’intéresse à la préservation du patrimoine maritime boulonnais et la navigation sur les bateaux traditionnels. Une histoire de famille venant de mon grand-père !

Flobarts à moteur "l'Entre Deux Caps" 

En 1982, mon grand-père et mon père mettent en chantier la copie en contreplaqué polyester du Trimatique de Jeanneau. Le "Bounty" Long de 4.20m, il sera mis à l'eau l'année suivante à Ambleteuse et naviguera pendant plus de 30 ans. Aujourd'hui il est en attente de restauration.

Bounty en construction                 Retour de pêche en 2006           Sortie en mer en mai 2007

Depuis tout petit, je suis passionné par la mer. Originaire de Roubaix, je passais mes vacances à Ambleteuse avec ma famille.

J'ai commencé à faire de la voile au Club Nautique de Wimereux en 2007 puis, quand nous sommes venus habiter sur la Côte d'Opale en 2009, j'ai continué mes études au collège Pilâtre de Rozier à Wimille. Je me suis inscrit à la section voile où j'ai terminé en 2010 1er départemental, classé régional sur optimiste et catamaran, mais les vieux gréements m'ont toujours attiré...

Stage de voile le 17/08/2008

Je réalise des modèles réduits de bateau avec l'aide de mon grand-père depuis l'âge de 9 ans. En 2008, j'ai rencontré à la fête du flobart Mr Delpierre qui réalisait des modèles réduits de flobart et à qui j'avais demandé un plan.

Construction de ma première maquette

En 2012, je me suis inscrit à l'association des Flobarts des 2 Caps de Wissant. J'ai eu la chance de naviguer sur le « Notre-Dame de la Mer ». Cette sortie m'a donné l'envie d'avoir mon propre flobart. L'achat d' un flobart aurait été plus facile mais l'envie d'apprendre et de le construire a été la plus forte.

Navigation sur Notre-Dame de la Mer

En 2013, j'entreprends à mon tour l'expérience de construire soi-même un bateau, ce sera un Flobart à voile de 4 mètres, l'un des bateaux les plus représentatifs de cette région. Après mon Bac Professionnel de menuiserie, je décide de faire une formation de Charpentier de marine en Bretagne en 2015.

Traçage d'un clin de Calypso       Fabrication d'un aviron 

Je deviens membre du Centre Nautique de Plouhinec ou je pratique le Canoe Kayak et la voile anncienne sur le vieux gréement La Louisette. En 2016 je réalise un Service civique à bord du bateau entant que charpentier de marine. J'y réalise les travaux d'hivernage, l'entretien du gréement et la restauration des pièces défectueuse. Je continu les navigations au poste d'équipier.

Virement de bord avec le Corbeau des Mers à Temps Fête 2016, vernis des espars de la Louisette avec Hugues du Centre Nautique de Plouhinec

Début 2018, je pars en Normandie pour travailler au sein du Chantier Naval Bernard, j'ai eu la chance de travailler sur des unités du patrimoine comme le Marité, le Marie Madeleine qui s'était échoué en 2016 ou encore sur les unités de pêche locale

Travaux de membrure sur Marie Madeleine (photo G.Auger)

Réaménagement de la vaquelotte Petit Michel

Étant entre la Bretagne et le Nord, je passe mes week-end à Ambleteuse pour poursuivre les travaux sur Calypso où à Plouhinec pour naviguer sur la Louisette.

le retournement a eu lieu le 8 mai. Carénage de la Louisette au port de Tréboul à Douarnenez

Depuis le 1er avril 2019 je me suis installé à mon compte en tant qu'auto-entrepreneur sur le secteur de la Côte d'Opale en me spécialisant sur les flobarts. Je peux intervenir sur des bateaux en bois ou en polyester, sur la confection d’un gréement traditionnel, l'adaptation d'un moteur hors-bord en puits ou construction neuve en bois ou polyester ... 

Bonne visite !

Inspection des travaux par Mimine, le Chatpentier de Marine

Marie Jeannine, Cordier de Berck

Ce Cordier Berckois (cousin du flobart) de 6.20 m de longueur pour 3,10 m de largeur a été construit en 1964 par Pierre Libert à Boulogne pour le compte de M. Jacques Pruvost de Berck qui l'arme aux Cordes. Il est l'un des derniers à avoir navigué et s'être échoué sur la plage de Berck avant de finir sa carrière au port de la Madelon de l'Authie.

En 1988, armé à la plaisance, le bateau est désarmé et va être détruit, étant l'une des plus belles pièces de construction navale et locale qui existait encore à cette époque, plusieurs personnes (comme Pierre Lamarche, Jean Max Gonsseaume ou Alain Goillon ...) partagent la passion communes de la mer et des bateaux, s'associant pour le sauver. Arrivé sur place juste à temps, le tableau arrière du bateau était déjà à terre, coupé à la tronçonneuse. Le bateau fut consolidé et ammené dans un hangar à Berck pour y être restauré en état de présentation.

Ce bateau est devenu la propriété de l'association AMPBBE (Amis du Musée du Passé de la Bibliothèque de Beck et des Environs) mais aussi à l'origine de la création de l'association OBM (Overloppe - Bourcet - Malet) qui travaillait en parallèle avec la FRCPM (Fédération Régionale pour la Culture et le Patrimoine Maritime) sur la préservation des savoirs faire et du patrimoine maritime. Ce bateau est l'un des premiers à être sauvés.

Errant de hangar en hangar en compagnie d'un autre Cordier Berckois, le Jean Bart, sauvé quelques années plus tard et propriété de la ville de Berck, il fut décidé en début d'année 2019 de les sortir et de les exposer en fronton de mer, le long de la promenade Debeyre, dans l'enceinte de l'hopital maritime de Berck.

Bonne ou mauvaise décision ?

Certaines personnes étaient ravies de les voir enfin éxposés aux publique, d'autres comme les passionés du monde maritime, l'association AMPPBE propriétaire du bateau, la FRCPM et moi-même, n'étions pas très enthousiasmé de les voir ainsi exposés à l'assaut du temps et des éventuels vandalismes ...

Après ma rencontre en 2019 avec Laurent Weill, le président de l'association AMPBBE, j'effectue une première expertise du bateau et un suivi chaque année de l'évolution des dégradations causées notamment par la pluie. 

Marie Jeannine ainsi que le Jean Bart sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historique dans l'année 2022. Les dossiers et le projet de restauration peuvent avancer.

Les autorisations de travaux sont accordées durant l'été 2023 et l'opération de levage pour amener Marie Jeannine à Audresselles peut débuter. Je suis allé sur place avec les membres de l'association AMPBBE (merci à eux pour leur coup de main !) le 27 septembre pour étayer la coque qui a beaucoup souffert des 4 années d'exposition aux intempéries.

Le levage et le convoyage sont organisés le 5 octobre, cette opération a été menée grâce à l'entreprise Cendre Dépanage et leur grue de 40 tonnes, ils ont aussi pris en charge le convoyage jusqu'à l'atelier. 

Le bateau étant d'une taille considérable, il ne passe pas le porte et devra rester dehors le temps des travaux. La remorque a été calée de niveau pour avoir une base de référence, le bateau a ensuite été étayé par l'extérieur pour soutenir la coque lors du démontage des pièces.

La voûte s'est affaisée au niveau de la cage d'hélice, tout l'arrière étant déscendue de 7 cm, l'allonge est à remplacer. Le bas de tableau ainsi que l'étambot sont rongés par la pourriture et seront aussi changés. Sous le poids du sable et de l'eau de pluie, le côté bâbord de la coque s'est affaissé, le bordage est désolidarisé des membrures est des varangues, 2 bordés ont aussi craqué et seront remplacés.

Petite vidéo de présentation des travaux :

Quelques photos du démontage des pièces du Cordier Berckois Marie Jeannine :

Nous voyons bien l'état de l'allonge de voûte et la fissure qui la traverse de part en part.

Dépose du bas de tableau, relevé des angles et report sur le nouveau en chêne.

Gabariage de l'allonge, notons l'affaissement de 7 cm. Présentation des gabarits de l'allonge et de l'étambot

Débit et assemblage à blanc sur l'établis des différentes pièces.

La Voix du Nord du 20 février 2024 :

A suivre !

Depuis quelques années je cherche à redynamiser et valoriser la construction bois dans la région, la restauration et l’aménagement sont des travaux sympa mais la construction en bois c'est ce que je préfère !

Lorsqu’on me demande une restauration, le prix d'achat d'un bateau d'occasion souvent ancien et abîmé avec les travaux de restauration et d'agencement revient en général au prix d'une petite construction neuve en bois (ou polyester …)

De là m'est venue une idée (qui mûrit depuis un moment) qui est la construction d'une petite coque de flobart en bois. La taille serait entre le 3,25 Blamengin qui est trop petit et trop léger pour pêcher et le 3,85 qui est une bonne taille mais demande un tracteur adapté pour Audresselles et devient lourd à manœuvrer sur la plage.

Je propose une construction en douglas ou mélèze et chêne de 3,60 m qui devrait peser entre 300 et 500 Kg basé sur les formes de l'Arche (voir l'article "l'Arche et le Paulo" dans la rubrique "Patrimoine maritime"). Cette longueur permet d'entreposer le bateau facilement dans un garage. La motorisation serait en hors-bord en puits qui est une solution peu chère à l'achat et en entretien comparé à un in bord et permet d’être débarqué en hiver pour être stocké à l'abri ...

 

    

 

Le flobart L'Arche, construit en 1951 au chantier Libert, dernier flobart à voile pur de la région.

 

Caractéristiques 

Longueur de coque 3.60 m

Longueur hors tout 7.50 m (option voile)

Longueur flottaison 3.20 m

Largeur 1,80 m

Creux 0,84 m

Tirant d'eau (dérive haute) 0.30 m

Tirant d'eau (dérive basse) 1.00 m

Gréement "Bourcet-Malet" (Lougre)

Surface de voilure 13,85 m²

Coque à clin en chêne et mélèze

Catégorie D / 3 personnes en marche sous voiles / 4 personnes en marche au moteur

Puissance moteur max 8 CV – 5,9 Kw

Compensation des masses denses en volume de flottabilité (150 litres) sous les bancs, moteur, mouillage, + réserve de francs-bord

 

Comment justifier le coût de ce projet ?

 

Pour un flobart en polyester de 3,85 m il faut compter l'achat de la coque qui vaut aujourd'hui entre 3 000€ et 5 000 €.

 

Les travaux fréquemment demandés pour une restauration sont : 

 

- Les plats bords (inexistants d'origine pour cette taille chez Blamengin)

- une peinture (défraîchie ou un vieux gelcoat craquelé)

- un plancher

- un entretien mécanique

- un Bourcet et le puits de dérive (le minimum pour naviguer à la voile)

 

Il faut compter environ 7 000 € de travaux qui donne un coût final entre 10 000€ et 12 000 €

 

Le projet du petit flobart est évalué à 14 500€ (prix à voir en fonction du cours des matériaux) avec un moteur hors-bord en puits de 5 cv, moins coûteux qu'un in-bord, plus facile d'entretien et pas besoin du permis (obligatoire à partir de 6 cv).

On pourrait même se pencher sur une motorisation électrique d'une équivalence d'un moteur de 7cv...

Un bateau traditionnel conçu avec des matériaux nobles et une propulsion "propre" !

 

Cela peut faire peur à l'idée d'entretenir un bateau en bois, pour exemple mon flobart construit en chêne a été mis à l'eau en 2019 et reste toute l'année à l’extérieur exposé aux intempéries, il est toujours en bonne santé ! L'été lorsqu'il est à terre, je laisse un peu d'eau de mer dans les fonds pour garder les bordés gonflés et étanches car l’étanchéité est réalisée par le gonflement du bois, l'eau douce est à proscrire car elle favorise le développement des champignons, sinon il faut mettre du gros sel. L'hiver je l'habille d'une bâche pour le protéger de la pluie, je le vide car la forte humidité ambiante permet de garder le bois serré et je jette du gros sel par sécurité ... Au printemps je passe de l'huile de lin sur mes bois naturel, un peu de peinture là où il faut et c'est reparti pour une nouvelle saison de navigation !

 

Je vais réfléchir à prochainement mettre en chantier ce projet qui sera ensuite à vendre. J'ai quasiment tous les matériaux pour le réaliser, les plans ont été étudiés chez un collègue architecte naval, ne me reste plus que l'achat du bois de bordage que je vais essayer d'autofinancer ...

 

Si vous êtes intéressé par un petit bateau traditionnel, léger et facile à mettre à l'eau, facilement transportable et entreposable dans un garage, vous pouvez me joindre au 0663128262 ou par mail à atelierduflobart@gmail.com

Nouveau projet pour 2023, la construction d'un voilier à clin inspiré d'une coque de 1956 provenant du chantier Guillot près de Vannes. Le choix d'une construction neuve est dû à l'état de la coque et des raisons familiales du client.

Caractéristique :

Longueur 4,70

Largeur 1,95

Creux 0,82

Surface de voilure 13,30 m²

Moteur hors bord en puits 6 à 8 cv

Catégorie D 4 personnes

Coque en chêne et mélèze

Les premiers travaux réalisés sont le relevé de forme et le tracé du plan pour Jérôme Delaunay, architecte naval. J'ai réalisé une demi-coque avec gabarits sur lisses qui détermine le contour des bordés pour vérifier et donner une idée des volumes.

Redressement du plan du Guillot 470 et première modélisation par Jérôme

Après la réalisation du plan de forme je passe au tracé de l'épure du Guillot qui me permet de vérifier la cohésion du plan et de tracé en vrai grandeur des 3 gabarits, de déterminer la râblure d'étrave et le tracé du tableau. Je peux ensuite faire les gabarits de coque.

Réception le 20 avril des bois pour le bordage du Guillot, commande de mélèze réalisé auprès de Thierry Juliot "le bois idéal"

Merci à Xavier Ringot d'être venu décharger avec le manitou !

Vient ensuite le débit de la charpente axiale constituée de la quille, marsouin et l'étrave. J'ai choisi de la réaliser "Façon flobart", la quille est taillée dans un plateau de chêne de 110 mm et sera amincie aux extrémités à 60 mm pour accueillir l'étrave et l'étambot. Elle restera à 110mm au centre pour renforcer le passage de la dérive. Sur l'original elle était en 60 mm avec la lumière de puits en 30 mm ce qui fragilise la quille (elle a cassé en avant du puits)

L'assemblage étrave quille et étambot quille sera à mi-bois, un chapeau viendra coiffer la quille et une contre étrave à l'arrière de l'étrave pour recevoir les bordés .

Merci Émile pour le prêt de la tronçonneuse !!

On continue la quille, dressage des faces, affinage des extrémités et préparation des mis bois, montage avec les gabarits (Photo du centre, la coque originale au fond)

Confection du chapeau de quille, équerrage du marsouin et confection du tableau arrière

Montage définitif de la quille, montage des gabarits, ajustage de la rablure et réalisation du partage des bordés matérialisé par des lisses, la régularité du partage donnera toute l'esthétique et l'élégance d'une coque à clin

Vient ensuite le brochettage, débit et étuvage des galbords

Pose des Ribords (second clins)

 Ça avance, etuvage des clins 4 

Arrivés à mi-bordage on procède à la confection et la pose des varangues, ces pièces transversales à la quille permettent de renforcer les fonds 

Puis le bordage continue, ici pose des clins 8 

Prose des membrures ployée, Merci Vincent pour le coup de main !

Pose des serres de bancs en chêne, fixation des bancs, début du montage du puits de dérive et débit du plancher en sapin rouge.

Je m'attaque maintenant au demi pontage avec la mise en place des barrots, hiloires et barrotins

     

     

 

      

 

Résurrection

 

C'est le nom choisi pour Guillot 470 (nom de code donné lors de l'élaboration des plans avec Jérôme, l'architecte)

Nous avons remis le bateau sur le côté (ne juge pas le calage... On a remis un bois après ...) pour lui confectionner la bande molle en inox (Faite au TIG par Vincent ! )

L'etambot a été retiré pour faire place au puits moteur, le Seagull ne sera pas le moteur officiel bien que ça ait du style !

 

     

     

Le pontage réalisé en sapin rouge avec un joinage au sika noir. J'ai aussi reçu le moteur, un Aquamot d'une équivalence de 6cv en thermique, a voir ce que ça donne en mer ...

Mise en place des caissons de flottabilité et mise en place du brise-lame et des hiloires en sapelli, bientôt les vernis !

A suivre !

Octobre 2020 entre en chantier pour une refonte globale le flobart Hervé Johann, un Gavel de 3,85 mètres amarré au port de Boulogne. La coque est attaquée par l'osmose, la maladie du polyester. Le bateau a été stocké pendant 3 ans dans un garage à Boulogne et la coque décapée jusqu'à la fibre pour faire sécher le polyester.

La suite du travail est de relisser la coque au mastic époxy avec un ponçage à l'archet puis l'application d'une peinture à base de résine époxy pour créer une barrière étanche entre le polyester et l'eau.

Après plusieurs heures de mastic et ponçage la coque a retrouvé une forme harmonieuse

Le safran en sapelli en cours de fabrication

Nous avons retourné la coque le 19 décembre 2020, il est maintenant sur le châssis roulant et pourra être déplacé dans l'atelier. Je remercie tous ceux qui sont venus prêter main-forte à cette manœuvre

Je passe ensuite à la mise en place du plat-bord, gabarits, débit, ajustage, fixation et vernis

Vient la mise en place du moteur restauré par les collègues de Max Marine à Boulogne, il s'agit d'un Volvo Penta de 10 cv

Finition des peintures et vernis, mise en place des différentes boiseries, les plaques de nom et immatriculation ainsi que les différentes pièces d'accastillage.

Le dimanche 17 octobre 2021, nous avons mis à l'eau le Hervé Johann qui était entré à l'atelier il y a environ un an, mise à l'eau un peu sportive puis cap sur Boulogne sous un beau lever de soleil. Je remercie Vincent et Jimmy pour leur aide à la mise à l'eau !

Bon vent, bonne mer !

Restauration Saint Léonce

3 mai 2022, après 3 ans de recherches de financement et du montage du dossier pour les Monuments Historiques, nous pouvons débuter le chantier de restauration du flobart Saint Léonce.

Il s'agit d'un des derniers flobart en bois construit par le chantier Libert (1976) pour Léonce Lefèvre d'Ambleteuse et aussi l'un des derniers flobart en bois armé à Ambleteuse. (Le dernier flobart en bois armé en pêche professionnelle est le Ludovic Pascal aujourd'hui conservé à Wissant) Il a été donné à l'association des Amis du Fort d'Ambleteuse par son ancien patron, Léonce Lefevre.

Une première tentative de restauration a été faite mais sans aller jusqu'au bout, la quasi-totalité des pièces du bateau sont présentes et ma mission est de remonter ce puzzle géant et de le compléter si besoin pour ensuite retrouver l'écurie du fort qui sera transformée en une salle "marine" pour y présenter la pêche et la construction navale dans la région

Sorti de l'ancienne écurie où il était stocké depuis 1979 (merci à équipe de Rivage Propre pour leur aide).

Les premiers travaux sur le Saint Léonce d'Ambleteuse, lissage du bordé abîmé sur bâbord et j'ai répertorié les différentes pièces démontées

Ça commence à prendre forme !

Pose du plancher et remontage du rouf et de l'amarette sur le flobart St Léonce

Un groupe d'artistes réalisant leur carnet de voyage sur la Côte d'Opale est passé à l'atelier pour réaliser quelques croquis sur le vif, félicitations pour les différents croquis réalisés !

Un ber en bois a été réalisé pour soutenir et ne pas déformer la coque.

65 ans séparent ces 2 photos !

Il s'agit de la Petite Marie, un petit flobart en bois (à l'origine) construit par Pierre et Émile Libert en 1957 pour Michel Baillet d'Audresselles. Il mesure 3,50 m de long pour 1,86 m de largeur. Ce bateau a été revêtu de polyester comme beaucoup de flobart en bois dans les années 70.

Le projet est d'enlever le reste de bois encore présents et d'utiliser la coque en fibres pour remouler en polyester la forme du bateau. Le but n'est pas de sauvegarder la coque en bois, il n'en reste pas grand-chose... Mais plutôt de sauvegarder la forme de coque, chaque flobart est unique, construit sans plan mais avec des gabarits réajustés à chaque construction.

Ici nous avons une forme typique du passage de la voile au moteur, assez semblable à l'Arche, le dernier flobart à voile de 1951 

Les travaux ont commencé sur Petite Marie en compagnie d'un loup de mer

Début de l'application des différentes couches de fibre de verre (8 couches de roving et mat de verre), après plusieurs jours de démontage des restes de l'ancienne coque en bois, le ponçage de la coque par l'intérieur sans passer à travers, la mise au propre en enlevant les boules d'aire, j'ai pu commencer la stratification. Je le fais en plusieurs étapes, d'abord les flancs puis la quille, le tableau et les plats bords.

La stratification de la coque fini, suit préparation d'un plat bord en iroko, avant cela j'ai rebouché au mastic les imperfections, lissé et passé au gelcoat les fargues

Le client de Petite Marie m'a déposé le moteur, un Bernard W110 de 4cv qui serait le moteur d'origine.

Redémarrage du moteur après de longues années de silence, vérification de l'allumage, réglage de l'avance à l'allumage, nettoyage carburateur et remise en route

Montage du plancher en sapin rouge sur un varanguage en contreplaqué stratifié et suite de l'agencement avec un rouf traditionnel demi-ponté et le lignage du moteur

    Finition des peintures et passage des boiseries a l'huile de lin

Photos de Catherine, Jean et Sarah  

          

     

 

Bon vent et bonne mer à tout l'équipage !

Flobart en bois pour La Route du Poisson

Inspirée de l’Histoire des mareyeurs et de la Côte d’Opale, la Route du poisson est une compétition équestre destinée à promouvoir les chevaux de trait. Cette Route «moderne» du poisson qui retrace l’épopée des Chasse-marée se divise en huit épreuves : l’épreuve du routier, qui consiste en une course-relais de 24 heures, et sept épreuves spéciales qui ont pour objectif d’ajouter des points et de valoriser les aptitudes des chevaux. Parmi elle, l'épreuve dite du Flobart, qui consiste à tirer le bateau de pêche traditionnel sur le sable, sur une distance de 120m. L’épreuve du flobart est aussi l’épreuve que tous les meneurs espèrent secrètement remporter... « Gagner le flobart » force le respect et l’admiration. Le flobart ayant servi lors des précédentes éditions de la Route du poisson n’étant plus en état, l’organisation a fait le choix d’en reconstruire un. 

Le projet

La première étape a consisté à retracer un plan de forme et à chiffrer le projet. Une étape quelque peu fastidieuse, puisque très peu de plans de flobarts existent ; ces bateaux étaient en effet bien souvent construits sans, tant les charpentiers maîtrisaient leur savoir-faire ! Ils disposaient simplement sur la quille une série de gabarits qu’ils ajustaient plus ou moins en fonction de la demande du client, et bordaient ensuite le bateau. Les gabarits servaient donc uniquement de guide.

Le savoir-faire des charpentiers de marine a aujourd’hui en partie disparu faute de transmission aux générations suivantes... Quelques personnes ont toutefois cotoyé les anciens charpentiers, et ont ainsi pu leur tirer quelques secrets. C'est le cas de Pierre Lamarche avec qui je travaille en collaboration et qui me guide dans mon travail. Il a connu René Libert, le dernier constructeur de flobart à Boulogne.

Pierre a construit le Paulo, un flobart à voile de 3,80 mètres et la Mariannes Toute Seule, un cordier Berckois de 5,70 mètres (cousin du flobart). Il m'a formé à la construction à clin en suivant la construction de mon flobart et en transmettant son savoir. Nous cherchons aujourd'hui à comprendre comment les anciens construisaient ces bateaux, la commande de la Route du Poisson est une bonne opportunité !

Le flobart de la Route est calqués sur « Calypso », mon premier flobart construit entre 2013 et 2019, lui-même basé sur les formes de « L’Arche », un flobart à voile de 1951 construit par Pierre Libert, et qui est aujourd’hui le dernier flobart à voile pure.

Caractéristiques 

Longueur de coque 4.00 m

Longueur hors tout 9,00 m

Longueur flottaison 3.60 m

Largeur 2,00 m

Tirant d'eau (dérive haute) 0.40 m

Tirant d'eau (dérive basse) 1.10 m

Gréement "Bourcet-Malet" (Lougre)

Surface de voilure 15 m²

Coque à clin en chêne et mélèze

La préparation du chantier

La mise en chantier était initialement prévue pour fin septembre 2020, mais les aléas liés au covid, au confi nement et au retard avec la Fondation du patrimoine ont repoussé le début du chantier à décembre 2020.

En attendant le lancement du chantier, je me suis lancé dans l’épure, le tracé du plan en taille réelle. Cette étape m'a permis de corriger le plan au 1/10 (sur le plan 1 mm = 1 cm). J'ai ainsi pu débiter les différents gabarits utiles à la construction ; en contre-plaqué de 5 mm pour la charpente axiale (étrave, quille, étambot et tableau arrière) et en sapin blanc pour les gabarits de coque.

La commande des bois a été effectuée auprès de Thierry Juliot de l’entreprise « le bois Idéal », spécialiste en bois de marine. Deux beaux chênes du Massif Central et quatre beaux mélèzes d’altitude provenant de Haute Savoie ont ainsi été commandés. Les bois sont arrivés le 27 janvier 2021, marquant le point de départ du chantier .

La construction du flobart

Les jours suivants l’arrivée du bois ont été consacrés à la taille de la quille, débitée à la tronçonneuse dans un plateau de chêne en 110 mm d’épaisseur. Elle a ensuite été dressée et rabotée à bonne dimension.

L’étrave et l’étambot ont suivi le même procédé, débités dans du 65 mm d’épaisseur. L’assemblage étrave/quille et étambot/quille a été réalisé à mis bois, collé et riveté.

Le marsouin, pièce qui sert de renfort entre l’étrave et la quille a ensuite été boulonné. Au-dessus est venue se placer la contre étrave, qui sert à recevoir le bordage et assure la liaison coque/quille.

Je me suis ensuite concentré sur la taille de la râblure ; il s’agit d’une entaille réalisée de chaque côté de la quille pour recevoir le premier bordé appelé Galbord, qui assure la liaison coque/quille. Le tableau arrière a été assemblé avec 4 planches de chêne de 30 mm d’épaisseur, découpées à la forme, avec un angle précis pour assurer le bon appuis du bordé. Cet angle varie sur tout le pourtour et est relevé sur l’épure, réalisé au rabot. Le tableau a ensuite été fixé sur l’étambot avec des tire-fonds.

Début février, Loeiz, un ami et collègue de formation, est venu de Bretagne pour passer une semaine de vacances dans le nord et prêter main forte pour le calage de la quille, la mise en place des gabarits, le partage de bordé et la mise en place à l’étuve du galbord, le premier bordé. La quille a été placée sur un chantier mis de niveau par rapport au plan du bateau, ce qui a facilité la mise en place des gabarits de coque. Le partage des bordés est une étape importante ; elle permet de vérifier la cohérence entre les gabarits mais aussi de l’esthétisme final du bateau, puisque toute la beauté d’une coque à clin réside dans la régularité des bordés !

Le bordage est l’étape la plus intéressante du métier car elle consiste à habiller la coque. Chaque bordé a une forme bien particulière et propre à lui-même ; cette forme est à chaque fois relevée au compas et reportée ensuite sur un plateau de bois brut qu’il faut ensuite tailler pour qu’il puisse prendre sa place exacte sur le bateau. Chaque bordé, ou clin pour ce type de construction, est passé à l’étuve pour assouplir le bois et faciliter sa mise en forme sur le chantier. La dernière étape est le rivetage qui permet de fixer les bordés entre eux. Chaque bordé se recouvre, ce qui donne une coque souple et robuste à la fois. Aucun calfatage ne sera mis entre les clins ; le gonflement du bois avec l’eau sera suffisant pour assurer l’étanchéité.

Le bordage s’est terminé début mars avec la pose des fargues, les dernier bordés.

Lorsque le bordage est terminé, les gabarits sont enlevés et le bateau est maintenu par des écarteurs pour éviter qu'il s'ouvre ou se ferme. Vient ensuite la membrure ployée, appelé aussi membrure bouillie en Bretagne, elle est constituée de latte de chêne déligné droit de file pour ne pas avoir de point de faiblesse, elles trouvent leur place entre les rivets de clins. Elles sont mise en forme dans le bateau après un passage à l'étuve, il faut faire vite car comme pour les bordés elles deviennent cassantes en refroidissant.

L'agencement peut commencer, on procède à la mise en place des plats-bords, des serres de banc et des bancs ce qui permet de renforcer la coque.

L’agencement du Flobart est très simple, un rouf occupe le quart avant, sur les voiliers il est en 2 parties. Il est ponté sur la partie tribord, dans la cloison verticale est aménagée une porte à glissière. Sur la partie bâbord il est ouvert, de simple tasseau cloué verticalement forme la cloison, cet espace sert de rangement pour la ligne de mouillage. Dans la partie centrale se trouvent la caisse de mât et les éléments de renforts. Après les années soixante le rouf est entièrement ponté. La partie centrale est occupée par le puits de dérive maintenue par les bancs de nage et le moteur placer en arrière. un plancher ajouré repose sur la varangue. Le banc de pompe équiper de 2 cloisons verticales, sépare l’espace centrale du tillac (ou pont de pêche) qui occupe l'espace arrière du bateau. on trouve enfin tout à l'arrière le banc de barre sous lequel est aménagé une amarette fermé par une porte coulissante, un crucifix est traditionnellement cloué sur l'étambot.

Le flobart fini, lors de son baptême sur la plage de Boulogne sur Mer

"Passionné depuis mon enfance par tout ce qui touche le bois, le milieu marin et les bateaux, je n'envisage pas 

l'avenir sans un bateau en bois et la mer à portée de main !"

Depuis le 1er avril 2019 je me suis installé à mon compte en tant qu'auto-entrepreneur sur le secteur de la Côte d'Opale en me spécialisant sur les flobarts. Je peux intervenir sur des bateaux en bois ou en polyester, sur la confection d’un gréement traditionnel, l'adaptation d'un moteur hors-bord en puits ou construction neuve en bois ou polyester ...

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L'Atelier du Flobart

L'Atelier du Flobart. 246 likes. Construction, entretien et restauration de bateau bois et polyester

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Charpentier marine

Un métier d'art !

La membrure ployée

lorsque le bordage est terminé, les gabarits sont enlevés et le bateau est étayé pour éviter qu'il s'ouvre ou se ferme. Vient ensuite la membrure ployée (appelé aussi membrure bouillie en Bretagne). Elle est constituée de latte de chêne (de section 32x17 mm pour Calypso) déligné droit de file pour ne pas avoir de point de faiblesse, elles trouvent leur place entre les rivets de clins, le charpentier sait dès la pose de la quille comment s'organise son plan de membrure, leur place est déterminée par tracé lors du bordage. Cela donne l'inclinaison des membrures propre au Flobart, dans le centre elles sont droites puis en allant aux extrémités elles se referment vers le centre. . Elles sont mise en forme dans le bateau après un passage à l'étuve, il faut faire vite car comme pour les bordés elles deviennent cassantes en refroidissant.

On procède ensuite à la mise en place des serres qui reçoivent les bancs ou sur les anciens bateaux pontés les barrots de pont. Les plats bords seront posés après avoir mis les bancs, ils seront étuvé et mis en forme sur l'extérieur de la coque puis encastré sur les têtes de membrures.

L'aménagement interieur

Les fargues sont posées en dernier, la largeur est constante et correspond à la largeur des clins au maitre couple, leur épaisseur est plus forte que les clins (15 mm pour Calypso). Les courbes de banc sont fixées aux fargues qui reprennent les efforts, à l'avant est fixée la guirlande qui fait la liaison entre les 2 plats bords et l'étrave. à l'arrière des courbes de tableau renforce la liaison plat bort/ tableau.

L'agencement du Flobart est très simple, un rouf occupe le quart avant, sur les voiliers il est en 2 parties. Il est ponté sur la partie tribord, dans la cloison verticale est aménagée une porte à glissière. Sur la partie bâbord il est ouvert, de simples tasseaux clouer verticalement forment la cloison, cet espace sert de rangement pour la ligne de mouillage. Dans la partie centrale se trouvent la caisse de mât et les éléments de renforts. Après les années soixante le rouf est entièrement ponté. La partie centrale est occupée par le puits de dérive maintenue par les bancs de nage et le moteur placer en arrière. un Planchet ajouré repose sur la varangue. Le banc de pompe équiper de 2 cloisons verticale, sépare l'espace centrale du tillac (ou pont de pêche) qui occupe l'espace arrière du bateau. on trouve enfin tout à l'arrière le banc de barre sous lequel est aménagé une amarette fermé par une porte coulissante, un crucifix est traditionnellement cloué sur l'étambot.

La peinture des bateaux boulonnais est très sobre, les coques étaient généralement coaltarées. Un liston en creux peint en blanc sur la fargue souligne la tonture des bateaux. Les fargues étaient peintes d'une couleur vive en général et ils arboraient fréquemment une moustache blanche (triangle à l'étrave).
Un davier pour la ligne de mouillage est fixé à tribord sur l'étrave et 2 paires de brissets sont posés, l'une à l'avant à l'intérieur de la fargue, l'autre à l'arrière sur l'extérieur du tableau.