Lorsque nous sommes venus habiter sur la Côte d'Opale, je me suis intéressé de plus près au flobart en faisant des maquettes et en m'inscrivant à l'association des Flobarts des 2 Caps. A partir de là, j'ai voulu avoir mon propre flobart en revenant d'une sortie en mer avec le « Notre Dame de la Mer ».

J'ai débuté le chantier en avril 2013, le bateau fera 4 mètres de long, 2 mètres de large au maître bau avec une hauteur de coque de 1 mètre. Le bordage à clins sera en chêne. Il sera gréé Bourcet-Malet comme à l'origine et doté d'un moteur Bernard W112 de 10 CV.

Une fois le bateau terminé, il me servira à la navigation côtière mais surtout pour faire renaître la vision d'un flobart à voile sur la Côte d'Opale. J'ai aussi dans l'idée de participer aux manifestations comme la fête du Flobart à Wissant, la fête de la Mer à Boulogne sur Mer, Calais ou Dunkerque et pourquoi pas au rassemblement des vieux gréements de Brest-Douarnenez où il sera vraisemblablement l'un des plus petits parmi les plus grands.

 Un peu d'histoire ...

Au sud de Boulogne sur Mer en 1925 à Le Portel, débute la motorisation avec le St Christophe, un flobart de 5,36 m. A partir de cette date, presque tous les flobarts portelois seront motorisés avec des moteurs Bolinder de 7 CV.

Pour le nord de Boulogne sur Mer, ce sera en 1945 avec le Jean et Alain, de Marcel Bonnière. Il sera équipé d'un moteur Bernard de 3 CV (à cette époque, les moteurs Bernard font entre 3 et 10 CV).

La voile est définitivement abandonnée à Audresselles en 1950 avec le Pierre Marie de Michel Baillet, un flobart de 4,15 m équipé d'un moteur Bernard de 7 CV .

Le Cherche Après lors de son baptême                                         L'Arche, construit en 1951, flobart à voile réalisé

le 26 Janvier 1951                                                                          par Pierre Libert pour Jacques Desplats de Wimereux

                                                                                                       ici échoué à Wimereux dans les années 1960.

 Le Pierre Marie échoué à Audresselles                                         Le St Jean Baptiste dans les années 1950

                                                                                                        à Audresselles

Les origines :

Le flobart était construit à clins en orme de 9 à 17 mm d'épaisseur suivant la longueur du bateau. Il n'y a pas de plans existants car ce sont des bateaux construits sur des gabarits (en général 3). Seuls, des relevés ont été effectués par l'architecte navale G. Soe dans les années 1900 ...

Chantier Rogée au Touquet dans les années 1940

Calypso est un flobart de 4 m de long pour 2 m de large construit traditionnellement à clins. Les plans ont été retracés à partir de relevés d'épaves de 1912 établis par G. Soé et des mesures relevées sur différents flobarts, de photos d'époque et des principales caractéristiques qui sont : longueur/2=largeur, le maître couple au tiers avant, un fond plat, un avant ventru, construit à clins et à tableau arrière, dérive coulissante, gréement bourcet-malet. les formes de L'Arche et de sa réplique, le Paulo m'on beaucoup inspiré pour la coque, la quille et le maitre couple sont inspiré du flobart 4,25 m de chez Blamengin.

Plans de charpente de Calypso

 Le Paulo est un Flobart construit en 1991 par Pierre Lamarche aux Ateliers de l'Enfer à Douarnenez. Il mesure 3.80m et naviguait à la voile au large de la Côte d'Opale. Il est ensuite vendu au musée de la marine d'Etaples et exposé dans la partie musée des Ex-Chantiers Leprêtre. Ce nom a été choisi en l'hommage à Paul Clerc, ancien marin pécheur Berckois ayant navigué sur des bateaux d'échouage notamment sur la Marie Denise, un Cordiers à moteur construit en 1957.

 Construction de Paulo aux Ateliers de l'Enfer à Douarnenez

 Mise à l'eau en 1991 à Douarnenez

Les premiers dundees apparaissent à Gravelines en 1875 avec un bateau de 79,69 tx, il est classé « dundee » par la douane. À Boulogne, dans les années 1880 la pêche est en pleine expansion, les chalutiers s'agrandissent pour exploiter d'autre fonds plus éloigner en mer et la division de la voilure s'impose. C'est avec L'isabelle, B.1826, lancé en 1886, équiper d'un treuille à vapeur qui semble être le premier dundee du port

Dundée Chalutier et Bateau de Berck dans une mer formé

C'est dans la dernière décennie du XIXéme siècle que le dundee va confirmer sa supériorité sur les lougres. Les coques s'affinent, le plan de dérive augmente, le maître-BAU recule, les voutes se tendent. Ils peuvent remonter au vent plus facilement et étalent mieux le gros temps.
Les dimensions du dundee se fixent aux alentours de 16m à Gravelines pour 22 tx, mais les chantiers lancent aussi des plus gros dundees pour la pêche en Islande mesurant plus de 20m pour 60 tx...

Le "St Yves" Dundée Islandais construit à Fecamp

À Boulogne, on construit chaque année une douzaine d'unité pour atteindre 105 bateaux en 1896, d'autres port comme Le Crotroy, Calais ou Ostende s'inspire des formes de coque
Les dundees pratiquent tout types de pêche, le chalut à bâton, le filet dérivant, les cordes et la pêche hauturière en mer du Nord pour la morue au Dogger Bank avec un équipage de 7 à 10 hommes

Les derniers dundees disparaissent après la Seconde Guerre mondiale, concurrencés par les chalutiers à vapeur et le manque de ressources, certains s'adaptent au moteur comme le dundee Lorette, dernière unité existant de ce type de petit dundee de la Côte d'Opale.

Dundée motorisé dans le port de Calais                              "Christ Roy" Dundée Mix construit en 1942 à Fecamp

Construit en 1907 aux chantiers Hillebrandt d'Ostende (Belgique) il mesure 12,60m de longueur et est équipé d'un moteur Général motors diesel 1950 de 62,5 kw. Il participe l'opération Dynamo en 1940 où il est mitraillé et coulé, il sera renfloué en 1941 et réarmer pour la pêche jusqu'en 1967 où il passe à la plaisance. Restauré par un architecte Belge, il retrouve l'authenticité de sa ligne de dundee traditionnel. Les propriétaires successifs l'entretiennent et le rénovent. Aujourd'hui, le bateau est géré par l'association « Les Amis du Dundee Lorette » et il est entreposé au chantier naval de la FRCPM en attente d'une restauration

Appelé aussi Machiniers, ils font leur apparition vers 1880 et sont armés par les pêcheurs de Boulogne et du Portel, il disparaisse dans les années 1950

Le Résurrection, un Cordier à vapeur de Boulogne construit en 1908. Il mesure 18,50m pour 74,6 tx, propriétaire Société des Pêcheries à Vapeur du Portel. 1929 propriétaire J.Gaz-Herbez puis V.Herbez, il est détruit par les allemands en 1941